- Mariposa Voyage -
Août 2014 : Espagne - Baléares
Ca y est, nous quittons le territoire français pour l’Espagne. Pas si loin, mais en même temps tellement symbolique, hisser le pavillon Catalan et Espagnol, pour nous cela signifie beaucoup. Après des mois voir années de préparation le grand voyage commence vraiment. Les aventures aussi…
Collioure - Cadaquès
Le 1er août au matin, nous avons failli ne pas quitter Collioure…
Au moment de remonter le mouillage… impossible… en avant, en arrière, rien, bien coincé tout ça !
Un petit plongeon, la chaine paraît enroulée autour de quelque chose... mais avec 10 m de profondeur, pas de ceinture de plomb et une eau trouble, pas moyen de faire quoique ce soit.
Notre voisin de mouillage se propose de descendre voir, avec sa ceinture de plomb il arrive à voir un peu mieux de quoi il s’agit… Verdict : un tube assez large sortant du sol sur un bon mètre est la cause de nos malheurs, mais à cette profondeur, pas moyen de décrocher la chaîne qui s’est enroulée autour !
On discute un peu, personne n’a de bloc pour plonger et rester le temps nécessaire pour faire le travail. Le fameux débat revient en tête, emporter ou non un bloc pour ce genre de voyage (un petit, type baby ne permet de rester que 5 mn, pas suffisant pour ce genre de situation... nous verrons par la suite).
Nous décidons d’aller au port pour demander de l’aide au club de plongée du coin et éventuellement louer un bloc. Cette dernière option n’étant pas disponible on nous propose pour 90 Euros de venir entre midi et deux pour nous sortir du pétrin… Dur pour le porte monnaie, mais les options n’étant pas nombreuses, nous avons du accepter ce mauvais deal…
Nous partons donc pour Cadaquès après avoir fait une halte à Puerto de La Selva. Nous mouillons pas trop loin du port, beaucoup de bateaux sur coffre. Les péripéties continuent, tempête sur Cadaques, des rafales à 35-40 nœuds, pas prévu tout ça, pourvu que le mouillage tienne. Du coup dîner à l'intérieur !
Le climat s’adoucit, mais voilà que le lendemain au réveil Lolo découvre que notre kayak a disparu !!! Vol sans doute car nous l’avions laissé bien amarré à la jupe du bateau…
Nous essayons de comprendre. Serait-ce le blond au cheveux longs qui avait amené sa copine sur le petit voilier voisin (qui ressemblait plus à une parfaite garçonniere vu ce dont nous avions été témoins la veille !) ??? Tant pis, nous n'avions qu'à être plus prudent. C'est une bonne leçon !
Un peu résignés, nous visitons la ville et ses environs les deux jours suivants. Cadaquès, ses maisons blanches et ses petites ruelles est très agréable même s'il y a beaucoup de français qui déambulent dans les rues.
Nous nous promenons aussi le long de la côte très découpée, à l'eau claire, et traversons le petit village de pêcheurs où vécut Dali, puis allons nous baigner dans une petite crique.
Juste avant de quitter définivement Cadaquès, par le plus grand des hasard, Louise et Lolo voient un kayak du nom de Mariposa chez le loueur de kayaks !!! Notre sang ne fait qu'un tour : sans perdre de temps et sans rien demander à personne Loïc le prend et le tire vers l'annexe… le temps est comme figé… personne ne parle... Loïc est le seul à bouger (un peu comme dans un de ces films où la scène se déroule trèèès lentement). Personne ne nous demande rien... nous reprenons la mer... de loin Loïc fait un signe de la main au blondinet de loueur, il fait signe aussi, on s’est compris ! Sur le chemin du retour, tout le monde est super content.
Les Baléares
Le 5 août, nous partons tôt pour Minorque. Environ 26 heures de navigation. Les quarts sont organisés (22h-2h Loïc, 2h-6h Lolo). C'est notre première navigation de nuit, un peu de stress et d'excitation ! Personne ne dort de façon détendue (entre les bruits, le fait de savoir qu'il y en a un tout seul dehors...), en plus vers 2h du matin une houle courte et creuse nous accompagne, tout le monde se lève plusieurs fois. La fin de la nav est rude et c’est bien fatigués mais contents que nous arrivons à Fornells.
Nous visitons ce village de pêcheurs et montons jusque sur les hauteurs environnantes de cette baie entourée de belles falaises.
Les jours suivants nous profitons de nombreuses criques/calanques aux eaux turquoises en nous dirigeant vers Mahon (Pudenta, Sibina de Mongofre...).
A Isla Colom, les voisins nous réveillent en catastrophe car nous nous dirigeons sur eux : nous avons dérapé pendant la nuit à cause du courant et de vents forts ! Loïc avait pourtant vérifié par 2 fois que le mouillage était bien enfoui dans le sable. Plus de peur que de mal, mais une petite frayeur quand même.
A port Mahon toutes les marinas sont complètes, nous arrivons tout juste à trouver une place à Cala Longa de l’autre cote du port… mieux que rien. Nous avons besoin de faire une halte au port pour remplir les réservoirs, nettoyer le bateau (intérieur et extérieur), bricoler un peu et prendre une bonne douche !
Nous avons la possibilité de rencontrer de la famille de nos amis de Chicago. Cela nous permet d’assister le soir la fête dans un des villages du coin, Alaior oú des cavaliers font se dresser leurs chevaux sur 2 pattes en pleine rue au milieu de la foule. On nous a bien prévenu de ne pas trop s’approcher avec les enfants. Cela nous change de l'organisation très cadrée des Etats-Unis !
Nous avons aussi l’opportunité de déjeuner avec des grandes tartines à la tomate recouverte de fromage fabriqué dans l’île. Mmmmmmmhhhh !!!!!
Nous continuons ensuite sur la côte sud en nous arrêtant dans différentes calas (cala Covas, Trebejula, Macarella, De Tale, San Saura) avec visites de grottes en kayak et à pieds, remontée de rivière entre les roseaux…
C’est ensuite la traversée vers Majorque, 15 à 20 nœuds de vent nous permettent de filer rapidement sous spi.
A Porto Colom nous faisons l'agréable connaissance de l’équipage de Big Z, un superbe Pogo 30 tout neuf qu’Eric et Emmanuelle convoient avec leurs filles Louane et Lucie depuis Benodet, pour la prochaine Transquadra (www.planete-voile.org). Les enfants sont ravis de trouver des copines de jeux ! Nous les suivons à Cala Barcas, superbe spot d’escalade, oú nous assistons à leurs prouesses sur une paroi vraiment, vraiment pas facile avec un surplomb (qui vaut quelques beaux plongeons quand bras et jambes n’en peuvent plus). Nous passons 2 jours bien agréables ensemble.
Merci à "Lucie la photographe" pour ces belles photos :
Nous repartons un peu plus au sud de Majorque (Cala Caragol puis face à Colonia San Jordi) pour attendre le vent qui nous poussera jusqu'à Ibiza.
Nous aidons un voilier allemand à sortir son mouillage. Il essaie de se dégager du fond de cailloux, mais pas moyen, la chaîne est enchevêtrée dans les rochers. Cela a pris un bon moment avec palmes masques et tuba à Loïc pour les aider à libérer l’ancre prise dans un trou.
Ce sont aussi les débuts des cours du CNED pour les enfants. Faut bien commencer car en navigation ce n'est pas bien possible de travailler, la houle et le vent ne sont pas propices !
C'est un peu un casse-tête pour organiser les emplois du temps en fonction de la charge de travail dans chaque matière. Avec la version électronique ce n'est pas super pratique, tout d'abord il faut tout télécharger, et mine de rien, quand on n'a plus d'internet ce n'est pas si évident. Nous nous arrêtons plusieurs fois dans un bar avec wifi pour y boire de "longues bières" (!!!) et installons cela sur l'iPad.
Petit à petit la vie à bord s'organise entre cuisiniers, boulangers, repos, activités extra-scolaires...
A la fin de notre dernière journée à Majorque, en allant se baigner, Maël et Louise repèrent un gros poulpe. Loïc descend donc avec le harpon, celui-ci finira mariné et cuit à la cocotte minute !
Le lendemain, lever à 2h30 pour attaquer les 90 Mn (arrivée à 17h30) jusqu'à Cala d’Hort à Ibiza où nous attendent Pierre et Patrick (rencontrés pendant le stage Polyester). Ils convoient un bateau des Canaries à Sète. C’est avec plaisir que les enfants profitent de la compagnie de Rosie-Louise (la fille de Pierre) pour jouer aux cartes ou sauter dans l'eau.
Le soir c’est autour d’une énorme paëlla que nous passons un bon moment avec, entre autres Stuart, un vieux marin, qui s'est installé sur les hauteurs de ce coin d'Ibiza et a déjà réalisé plusieurs transats.
